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Notre deuxième voiture : un vélo cargo biporteur

23 novembre 2017

Depuis novembre 2016, je me rend au boulot tous les jours à vélo, sans exceptions, qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il vente (le second est rare à Bordeaux, mais le premier et le troisième sont réguliers) ! Conséquence immédiate : notre seconde voiture ne roulait presque plus ! Largement moins de 100 km par mois, voir même moins de 50 ! Conserver cette seconde voiture pour rouler si peu est un non sens économique (coûts fixes + dépréciation temporelle, déjà que de base la possession automobile n’a rien de très rationnel, alors la…).

Depuis plusieurs mois, l’idée de la remplacer par un vélo capable de transporter nos 2 enfants et/ou des charges encombrantes avait donc fait son chemin dans nos esprits…

Début mai, je me rend donc chez un velociste spécialisé notamment dans les velos-cargo à Bordeaux. Nos critères sont les suivants :

  • Plutôt biporteur, pour la maniabilité aussi bonne qu’un vélo classique et la stabilité en virage (contrairement au triporteur, qui lui est stable à l’arrêt, mais pas stable en virage)
  • Avec assistance électrique, oui parce qu’un tel vélo vide, c’est déjà lourd, mais alors chargé dans une côte, le petit coup de main de la fée électricité est plus que bienvenu !

Le choix dans les modèles dispo à l’essai se réduisait donc à l’Urban Arrow et au Douze Cycle (les 2 autres marques principales étant bakfiets et Bullitt, mais non disponibles à l’essai avec assistance), ça tombait bien puisque c’était ces deux marques que j’avais plus spécialement repéré.

De base j’avais une préférence pour le Douze, une marque française, avec des lignes que je trouve très esthétique ! La marque met en avant 2 innovations essentielles : le cadre en 2 parties, qui permet de se faire un cadre « à la carte » et de faciliter le transport du vélo (3 cadres arrière : traditionnel, ouvert, et grand taille. 3 taille de cadre avant, avec plateforme de 40, 60 ou 80 cm de longueur), et le système de direction par câble, qui permettrait une meilleure maniabilité.

En essai comparatif, force est de constater que le Douze marque des points. Je le trouve en effet plus facile à conduire, et son rayon de braquage est clairement meilleur que celui de l’Urban Arrow, en ville, ça a son intérêt, en circulation, mais aussi dans les manœuvres de stationnements ! On est très vite à l’aise sur le Douze ! Au bout de quelques minutes je suis suffisamment en confiance pour démarrer en danseuse ! C’est un vélo cargo magique qui se conduit aussi bien et aussi facilement qu’un vélo normal. C’est un vélo normal ! Le vendeur le sait et a poussé le vice jusqu’à me proposer de le tester avec mon fils dans la caisse sans même l’essayer à vide (j’ai décliné et j’ai d’abord fait un tour à vide !).

Le Douze Cycle en version blanche, extra long, avec sa canopy. Source : site Douze-Cycle.com

Le Douze Cycle en version blanche, extra long, avec sa canopy. Source : site Douze-Cycle.com

Notre choix se porte sur le Douze, en version extra-long (caisse de 80 cm de long pour 60 de large), histoire de pouvoir y caser nos 2 enfants plus un peu de barda ! Nous y retournons quelques temps plus tard avec ma compagne, histoire de valider le choix. Elle l’essaye, est moins à l’aise que moi au début, mais elle valide. Dans la foulée, nous mettons donc notre deuxième voiture en vente… vendue (très bien) en 15 jours. Avec les 600€ de subvention de Bordeaux Métropole, auxquels Mérignac, ou nous résidons, ajoute 100€, nous n’avons besoin d’abonder que de quelques centaines d’euros prises dans nos économies pour boucler le budget, le vélo sera donc « amorti » en quelques mois, si on considère l’économie d’assurance, de carburant, et d’entretien issu de la suppression de la seconde voiture ! Début juillet, je retourne au magasin passer commande. Configuration retenue, un Douze blanc Extra Long, avec sa canopy, motorisation pédalier, et transmission par courroie (les chaines souffrent sur ce type de vélo avec motorisation pédalier, du au poids du vélo et du couple important fourni. Cela nécessite donc un changement de chaîne tous les 2000 km, voir moins. La courroie, elle, est inusable, ou quasiment).

Viens ensuite l’attente… Trop longue (en fait 3 semaines… C’est pas énorme en fait). Il est disponible au magasin le 21 juillet, je m’y rend, accompagné de mon fils, aussi impatient que moi ! Nous prenons possession de notre nouveau véhicule urbain. Je vais devoir me lancer dans la circulation bordelaise avec l’engin ! Petit détour par le miroir d’eau, à 2 tours de pédales du magasin. Nous nous lançons ensuite dans la dizaine de km qui nous sépare de la maison. Malgré le petit dénivelé, et le poids du vélo, cela se fait sans difficultés et à bon rythme, merci l’assistance. Je suis très vite à l’aise sur le vélo, après quelques hésitations sur les premiers km.

Le week-end suivant, nous avons pic-nic. Nous décidons d’y aller à vélo. C’est à l’autre bout de Bordeaux. Au programme 15 bornes aller, 15 bornes retour, avec une bonne grosse côte sur la fin du trajet (un petit mur de 60 m de dénivelé sur 1,8 km, soit presque 3,5%). Avec les 2 enfants dans la caisse et le pic-nic sur le porte bagage, je fait l’essentiel du trajet sans assistance, je joue le jeu en ballade quand je suis accompagné de ma chérie, qui elle est sur un vélo sans assistance. J’ai mis un peu d’assistance dans la montée, car il faut bien avouer que la masse du vélo chargé devient vraiment pénalisante dans cette situation. Au final, 30 km A/R qui sont passés très facilement, et de boucler 150 km sur la première semaine d’utilisation !

Après seulement 3 mois d’utilisation, nous avons franchi la barre des 1000 km parcourus avec le cargo. Cela démontre que ce vélo est vraiment venu remplacer une voiture. Nous ne nous servons plus de la voiture pour les courses, ni pour un simple trajet de quelques km avec les 2 enfants. Les enfants sont au sec et à l’abri du vent et du froid dans tous les cas (d’ailleurs, notre aîné adore nous dire que nous allons être mouillé et pas lui !).

Rapidement, j’en suis arrivé à accrocher le système follow-me derrière le cargo ! L’ensemble fait environ 3,60 m de long, mais reste tout à fait pilotable (et fait aussi les cuisses) !

Follow-Me attelé au cargo biporteur Douze Cycle

Follow-Me attelé au cargo biporteur Douze Cycle

Ainsi attelé, il est très facile d’avoir suffisamment de place dans la caisse pour y loger ma fille et les courses pour 4 pour la semaine (en général, dans cette configuration, je prend les sacoches, ça permet de charger sans jouer à Tetris).

Les freins de base (hydrauliques à disque 160 mm Tektro) sont peut-être un chouilla limite quand on roule très très chargé (proche de la limite de poids soit entre 160 et 200 kg de charge). Une bonne anticipation devient alors nécessaire pour rouler en sécurité.

Si j’ai personnellement trouvé la prise en main très simple, cela fut un peu plus long pour ma compagne pour se trouver à l’aise avec ce vélo. Elle à fini par y arriver au bout de quelques temps. Je pense que la technique est de bien utiliser les freins pour se stabiliser au démarrage (au début, après, on démarre sans y penser). Il faut aussi ne pas chercher à savoir où passe la roue avant, et oublier qu’elle est 1 mètre 20 devant ! Je pense que la canopy aide à cela, du fait qu’elle cache la roue (au moins pour les cyclistes de moins d’1,75 m). Se dire que c’est un vélo normal et faire comme tel ! Après l’avoir fait essayer à au moins 5 ou 6 personnes (avec une grande diversité de pratique cyclistes), toutes on réussit à démarrer dessus immédiatement et rapidement prendre des virages relativement serrés.

Dans les options utiles, j’ai pris le porte bagages, au cas ou. Je pensait que ça serait peut-être superflu, mais finalement c’est très utile pour laisser de la place dans la caisse aux enfants.

J’ai également découvert avec ce vélo le système de transmission NuVinci. C’est un moyeu vitesse à variation continue : on a plus de « crans » de vitesse comme sur les transmissions classiques. La poignée tourne en continu (comme un accélérateur de moto, mais sans ressort de rappel), et le rapport devient progressivement plus dur. C’est très agréable comme système, car on n’hésite plus entre 2 rapports, on est toujours sur sa cadence de pédalage optimale (pour moi entre 85 et 95 RPM sur du plat, jusqu’à 105/110 en montée), et bien sur comme toit moyeu vitesse, on peut changer à l’arrêt.

Un avantage que je n’avais pas anticipé de ce type de vélo : on est beaucoup moins mouillé quand il pleut ! La caisse protège évidement un peu de la pluie qui arrive en face, mais surtout, la roue avant loin devant évite de prendre des gerbes de flotte lorsque la chaussée est mouillée !

Rendez vous dans quelques mois pour un second bilan !